Découverte d’un arsenal dans une carrières de gypse de Seine-et-Marne

Cet article traitera des armes découvertes en 1938 dans la carrière Annet-sur-Marne et des événements qui ont suivi cette découverte. Je me baserais sue les archives des articles de presse sorties à l’époque.

Découverte de l’arsenal : 21 février 1938

Le 21 février 1938 trois jeunes se baladant dans les carrières de gypse d’Annet-sur-Marne, désaffectées vers 1910 ont fait la découverte d’un arsenal de guerre. Ces jeunes ont immédiatement prévenu les autorités compétentes. Au vu de l’ampleur et de la dangerosité de cet arsenal, cette découverte avait été prise très au sérieux. Cette découverte était encore plus inquiétante sachant que d’autres dépôts d’armes ont été trouvés dans la région à l’époque. Voici un premier inventaire publié dans « Le Petit Courrier » le jour de la découverte : 18 mitrailleuses dont trois modèles « Maxim », 20 fusils mitrailleurs et mitraillettes, 3 canons antichars, des pistolets automatiques, des fusils de chasse, plusieurs obus anti blindages, des caisses de grenades, des bombes de nitroglycérine pour un poids total de 3 tonnes.

L’enquête

Les accusations se tournent très rapidement vers une organisation terroriste active dans les années 30 nommées C.S.A.R (Comité secret d’action révolutionnaire). La presse de l’époque la surnommait « La Cagoule ». C’est une organisation fasciste partageant les idées d’Hitler et Mussolini. On accusera plus personnellement :

– Eugène Deloncle, cofondateur de « La Cagoule »

– Edouard Duseigneur, membre de « La Cagoule »

– François-Yves Allo

– et également différents membres de l’organisation.

En vue de l’ampleur de cet arsenal vient la question « comment cette organisation s’est fourni un tel armement ? » Il provenait de différents vols, mais aurait également était fournis par des militaires partageant leur idées. Une partie aurait également été fournis par des complices en Allemagne et en Italie.

Que prévoyait de faire les cagoulards avec cet armement ?

Les « cagoulards » avaient pour volonté d’instaurer une politique fasciste par la force en créant une guerre civil. Pour ce faire ils souhaitaient premièrement investir différents bâtiments publiques. Il auraient entre autre attaqué des commissariats parisiens. Cela leur aurait permis de remplacer les actuels policiers qu’ils jugeaient trop républicain par des agents en accords avec leur idéo fasciste. Ils se seraient servis des uniformes de gardien de la paix dérobé, pour pouvoir infiltrer les commissariats en toute discrétion. De plus les brassards leur auraient permis d’infiltrer des manifestations afin de provoquer les membres de la CGT ou du parties Socialistes.

Démantèlement de l’arsenal et inventaire : 23 février 1938

C’est le 23 février au matin que la carrière des Loignes, à Annet-Sur-Marne fut vidée de cet arsenal. Les engins les plus dangereux ont été détruits sur place, les autres ont été transportés par camion à Villejuif.

L’inventaire de l’arsenal a été dressé :

– 10 mitrailleuses dont 5 Hochkiss

– 3 fusils mitrailleurs

– 25 fusils de guerre

– 1 fusil antichar

– 3 carabines

– 7 mousquetons

– 9 revolvers

– 28 projecteurs

– 81 canons de fusils de guerre

– 680 musettes en toile bleu roi (les couleurs du C.S.A.R)

– 202 casques métalliques

– 2 uniformes de gardien de la paix

– 8000 cartouches de guerre

– 1500 cartouches Gévelot

– 65 obus antichar

– Nombreux brassard rouges portant les initiales de la CGT ou du parti SFIO

– 50 stylomines transformés en lance capsules et leur projectile dont l’expertise n’a pu encore préciser la nature

Condamnation

François-Yves Allo a été interné à la prison de la Santé a Paris dans le 14em arrondissement très peu information a son sujet concernant la fin de son histoire. Concernant Edouard Duseigneur qui avait déjà été condamné pour d’autre actes commis au nom de La Cagoule et avait été remis en liberté provisoire suite a son état de santé, sera inculpé de complot contre la sureté de l’Etat mais semble-t-il pas réellement condamné. Il décédera le 3 mars 1940 durant la 2nd guerre mondiale alors qu’il avait repris du service dans l’aviation. Quant à Eugène Deloncle lui aussi précédemment condamné mais quant même en liberté ne sera pas plus lourdement condamné pour ces nouveaux faits, il décédera le 7 janvier 1944 abattu à son domicile par des agents allemands SD.